Ici, le support n'est plus une surface externe, mais la main elle-même : un volume vivant, sensible et tridimensionnel.
Loin du papier, l'élève est invité à considérer sa main non comme un outil, mais comme un territoire pour une intervention plastique éphémère. Il doit adapter son dessin à la morphologie de sa main (volume, plis, recto-verso), la transformant par l'encre. Le support devient une partie de soi, où la peau et ses caractéristiques dialoguent avec le tracé.
S'inspirant de démarches comme celles de Cecilia Paredes (camouflage corporel), de l'esthétique du body painting (clip de Gotye), ou des réflexions de Wim Delvoye sur le corps-support, la séquence met l'accent sur un rapport direct et sensoriel au dessin. Le geste s'adapte à la peau.
Ce travail explore un dessin performatif et incarné, où le corps est à la fois matière et lieu de l'œuvre.
Sa nature éphémère est documentée par la photographie. Le dessin quitte ainsi le support traditionnel pour être vécu et porté, s'intégrant au créateur lui-même.
LA REPRÉSENTATION, IMAGES, RÉALITÉ ET FICTION :
Le dispositif de représentation (adapter le dessin à un support imposé, en volume, irrégulier par son format et surprenant par sa texture)
L'ŒUVRE, L'ESPACE, L'AUTEUR, LE SPECTATEUR :
La relation du corps à la production artistique (exploiter l'implication du corps de l'auteur dans la création, penser le corps comme support de l'oeuvre, traces / performances et oeuvres éphémères)
L'EXPÉRIENCE SENSIBLE DE L'ŒUVRE :
L'inscription de son corps dans la relation à l'œuvre ou dans l'œuvre achevée (adapter son geste à la souplesse de la peau, sentir le dessin se développer sur sa peau par le contact de l'outil sur la peau)
Extrait du clip de GOTYE, Somebody That I Used to Know, 2011.
Cecilia PAREDES, Corinthians, 2014, photographie.
Wim DELVOYE, Les cochons tatoués, 2010.